Congrès de la FNAIM : entre succès populaire et inquiétudes structurelles pour l’immobilier français
Réalisé en marge du Congrès de la FNAIM, l’entretien avec Olivier Princivalle, président de la FNAIM Grand Paris, dresse un constat contrasté : un secteur mobilisé, dynamique, mais freiné par une instabilité politique et réglementaire persistante.
Un congrès record, reflet d’une profession mobilisée
Cette édition du Congrès de la FNAIM restera comme un cru exceptionnel. Record d’affluence, satisfaction générale des exposants et des participants, ambiance constructive : tous les indicateurs sont au vert. Pour Olivier Princivalle, ce succès traduit un besoin fort de rassemblement et d’échanges au sein d’une profession sous tension.
Au cœur de l’événement, la mission historique de la FNAIM : défendre les professionnels de l’immobilier sur le terrain, valoriser leur rôle essentiel — sécurisation des patrimoines, accompagnement des rénovations énergétiques, garanties locatives — et fournir des outils concrets pour faire face aux défis quotidiens des entreprises.
Le congrès s’impose aussi comme un lieu de communauté, où les confrères partagent leurs expériences, confrontent leurs pratiques et cherchent collectivement des solutions. Un esprit de corps jugé plus que jamais nécessaire dans un contexte incertain.
Des prises de parole politiques très attendues
La présence de personnalités politiques a marqué les esprits. Édouard Philippe a notamment surpris par un discours teinté de lucidité, reconnaissant un « mea culpa » sur certaines dispositions réglementaires passées, qu’il admet aujourd’hui comme des échecs. Des règles qui, malgré tout, continuent de produire leurs effets sous les gouvernements suivants.
Le panel de Maires, avec notamment Jean-François Copé, a permis une reconnexion saluée avec la réalité du terrain. Pour Olivier Princivalle, les maires restent les élus les plus proches des citoyens et doivent disposer d’une véritable liberté pour administrer leurs territoires selon leurs spécificités locales.
L’intervention du ministre du Logement, en revanche, a mis en lumière un problème plus profond : le manque de visibilité politique. Malgré des intentions affichées, l’instabilité gouvernementale et parlementaire empêche toute mise en œuvre de politiques du logement efficaces sur le long terme.
Une politique du logement jugée illisible et instable
Le diagnostic est sévère. Le principal mal du secteur réside dans l’absence de vision à long terme. L’immobilier étant un projet de vie, il nécessite de la prévisibilité, tant pour les particuliers que pour les professionnels.
Or, les règles changent sans cesse. Tous les six mois, de nouvelles contraintes apparaissent, bloquant l’ensemble du système : accès au logement de plus en plus difficile, tensions sur le parc locatif, découragement des investisseurs.
L’exemple du statut du bailleur privé est révélateur. Pensé à l’origine comme un levier structurant, le projet a été progressivement « détricoté » lors de son passage à l’Assemblée nationale, au point de perdre sa portée et son efficacité potentielle.
Un appel clair à la stabilité
Face à ce constat, le message des professionnels est limpide : ils demandent un bol d’air réglementaire. La capacité à travailler sereinement, à se projeter et à investir passe par une stabilité politique minimale. Sans cela, les blocages actuels risquent de s’installer durablement.
À travers ce congrès réussi mais lucide, la FNAIM rappelle que la mobilisation de la profession est intacte. Reste désormais à savoir si les décideurs politiques sauront entendre cet appel à la cohérence et à la durée.