Crise du logement : la FNAIM sonne l’alarme face à l’inaction politique
Dans un contexte où la crise du logement s’impose comme l’une des urgences sociales majeures du pays, Loïc Cantin, président de la FNAIM, dresse un constat sévère : le décalage entre la réalité du terrain et les réponses politiques n’a jamais été aussi profond. Alors que l’ensemble des acteurs reconnaît l’ampleur du problème, les solutions concrètes tardent à émerger, alimentant ce que Loïc Cantin qualifie d’« hypocrisie politique ».
Une classe politique déconnectée des réalités
Pour le président de la FNAIM, l’absence de mesures fortes traduit surtout une méconnaissance persistante des métiers de l’immobilier. Il évoque un système où la décision publique semble paralysée par une recherche permanente de compromis, au détriment d’une vision structurante. Face à cela, la fédération entend défendre des propositions « radicales » pour remettre en question des orientations suivies depuis trop longtemps.
Des politiques publiques jugées inefficaces
Au cœur des critiques : l’encadrement des loyers, perçu comme une réponse idéologique davantage que comme un outil pragmatique. Loïc Cantin rappelle la mise en garde de l’économiste Assar Lindbeck, selon qui ce type de dispositif constitue l’un des moyens les plus rapides de fragiliser une ville. Selon lui, en freinant l’investissement et la construction, cette mesure contribue à la contraction de l’offre, au lieu de résoudre la pénurie.
La construction, justement, demeure le grand angle mort de la politique actuelle. Cantin insiste sur un point simple : sans production neuve, aucune stratégie ne permettra d’augmenter le nombre de logements accessibles et de qualité.
Le « statut du bailleur privé », un dispositif voué à l’échec
Présenté comme un nouvel outil pour dynamiser le marché locatif, le statut du bailleur privé n’inspire aucune confiance à la FNAIM. Loïc Cantin le qualifie de « coquille vide », moins incitative que les dispositifs précédents, tel que la loi Pinel. Son inefficacité prévisible constitue selon lui une véritable « bombe à retardement » que les décideurs devront tôt ou tard assumer.
La vision de la FNAIM : reconstruire la confiance
La fédération défend une politique du logement articulée autour de deux axes : soutenir l’accession à la propriété et recréer une offre locative abondante en rétablissant un climat de confiance entre propriétaires et pouvoirs publics. L’ambition : permettre aux Français d’accéder au logement dans de meilleures conditions, tout en accompagnant la dynamique du marché.
Une organisation ancrée dans le terrain
Composée de 53 chambres syndicales autonomes, la FNAIM revendique une force collective issue de sa diversité territoriale. Cette présence locale lui permet non seulement d’offrir un accompagnement quotidien à ses adhérents, mais aussi d’alimenter la réflexion politique par une connaissance fine des réalités régionales.
Fort de ses 45 années d’engagement, Loïc Cantin réaffirme sa détermination à défendre la profession et à replacer le logement au cœur des priorités nationales. Face à la crise actuelle, il appelle à un sursaut politique capable de dépasser les discours pour instaurer une stratégie cohérente, ambitieuse et durable.