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Club de l’amélioration de l’habitat

Club de l’amélioration de l’habitat

Synthèse des études quantitatives et qualitatives – Décembre 2024

  1. L’Économie de la Fonctionnalité et de la coopération (EF) : moins posséder,
    mieux utiliser : l’économie de l’usage au cœur de nos foyers.
    L’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC) propose un modèle centré sur l’usage plutôt
    que sur la propriété, particulièrement pertinent dans le cadre de la transition écologique. Ce système,
    adapté aux équipements domestiques, s’attaque aux problématiques d’entretien, de maintenance, et
    de durabilité. Cependant, en France, l’attachement culturel à la propriété constitue un défi, tandis que
    des questions d’équité sociale émergent. Si ce modèle se déploie, il pourrait transformer la
    consommation en favorisant des pratiques plus collaboratives et respectueuses de l’environnement.
    L’étude révèle des profils variés de ménages face à l’économie de la fonctionnalité et de la coopération
    : des volontaires convaincus par l’écologie, des sceptiques en demande de preuves, des opportunistes
    guidés par le coût, et des réticents attachés à la propriété. Bien que 50 % des enquêtés adhèrent au
    modèle pour ses vertus écologiques, des craintes
  2. subsistent notamment sur la surcharge financière
    et la clarté des offres. L’équilibre entre innovation, confiance et éthique est la clé pour convaincre ces ménages.
    Transition vers l’usage :
    L’EFC propose un passage d’un modèle économique basé sur la vente de biens (possession) à un
    modèle axé sur leur utilisation (usage). Elle s’inscrit dans une logique d’économie circulaire en
    encourageant la réutilisation, le reconditionnement et la réparabilité des équipements. En remplaçant
    la logique de volume par celle de la performance et de la qualité, l’EFC peut limiter l’obsolescence
    programmée, augmenter la durée de vie des équipements, et inciter à une production responsable. À l’aube d’une ère servicielle, ce modèle économique se met en place en faveur d’une véritable
    transformation des usages.

Lien avec l’économie circulaire :

  • L’EFC s’inscrit dans une dynamique de réduction des déchets et de préservation des ressources
    naturelles. Les équipements sont reconditionnés, partagés, ou mieux entretenus grâce à des services
    intégrés.

Un public segmenté :

  • Les propriétaires occupants français se répartissent en quatre profils principaux : volontaires,
    sceptiques, opportunistes et réticents. Chaque groupe reflète des attitudes spécifiques face à l’EFC.
  • Les volontaires adoptent une vision écologique et éthique. Les sceptiques questionnent la sincérité
    écologique du modèle. Les opportunistes privilégient les avantages financiers, tandis que les réticents
    sont attachés à la propriété privée pour des raisons émotionnelles ou culturelles.
  • Les jeunes générations (< 40 ans) et les cadres sont plus enclins à adopter l’EFC, motivés par des
    valeurs écologiques et une vision utilitariste des équipements.
  • Les retraités, bien que majoritairement réticents, reconnaissent les avantages pratiques et
    économiques, notamment pour les équipements lourds comme les chaudières.
  • Les motivations économiques dominent : 81 % des répondants cherchent à réduire leurs factures
    et à éviter les coûts imprévus liés à l’entretien. (Résultat de l’étude quanti)
  • La garantie de fiabilité des équipements est citée comme la priorité par 60 % des répondants,
    devant les motivations écologiques (48 %). (Résultat de l’étude quanti)
    Contact Presse

Attachement à la propriété privée et changement des mentalités nécessaires :

  • Le modèle de l’EFC bouleverse les notions traditionnelles de propriété privée. En France,
    profondément attachée à la propriété, cela peut générer des résistances culturelles.
  • 91 % des répondants valorisent la propriété comme un moyen de constituer un patrimoine. Cela
    s’oppose à l’idée de location ou de service temporaire.
  • Pourtant, les équipements utilitaires (chauffage, domotique) sont plus facilement dissociés de cette
    logique, car ils ne procurent pas de plaisir immédiat.

Adhésion partielle au modèle :

  • 88 % des propriétaires seraient prêts à souscrire à une offre EFC, principalement pour des
    équipements de confort thermique (74 %) et d’accessibilité/autonomie (63 %). Cependant, la
    domotique reste clivante avec 47 % d’avis défavorables. (Résultat de l’étude quanti)
  • Les motivations principales incluent la délégation de l’entretien pour éviter la charge mentale, la
    lutte contre l’obsolescence programmée, et le confort lié à une solution clé en main.

Enjeux environnementaux et éthiques :

  • L’EFC va au-delà d’un modèle économique. C’est une philosophie qui valorise la coopération, le biencommun et la réduction des impacts environnementaux.
  • Elle peut inciter à un comportement de consommation plus collectif, limitant les excès du
    capitalisme traditionnel.

Quels sont les freins potentiels ?

  • Peur d’une privation de liberté liée à l’absence de propriété.
  • La peur d’un surcoût lié à la mensualisation, combinée à une méfiance envers le greenwashing, reste
    un frein important pour les ménages.
  • Le modèle pourrait (re)produire ou accentuer les inégalités économiques s’il est mal appliqué.
  • Crainte des coûts cachés et des contrats trop complexes.
  • Besoin d’une flexibilité pour changer de prestataire en cas d’insatisfaction.

2. L’économie de la fonctionnalité : rêve écologique ou piège financier ?
Si l’EFC séduit par son potentiel écologique, la réussite de ce modèle dépendra de sa capacité à
maintenir l’équilibre entre rentabilité, transparence et accessibilité pour toutes les classes sociales. Car
l’introduction de l’EFC risque d’exacerber les inégalités, notamment en surchargeant les ménages les
plus modestes avec des mensualités supplémentaires. Pour réussir, ce modèle doit inclure des
garanties sociales et environnementales robustes, en veillant à ne pas devenir un prolongement du
capitalisme serviciel. Un engagement collectif des acteurs économiques et des pouvoirs publics est
essentiel.

Quels sont les freins potentiels ?

  • Surcharge financière : La mensualisation est perçue comme un frein, surtout chez les catégories
    modestes, qui redoutent des coûts cachés ou un surendettement.
  • Risque de greenwashing : Les consommateurs redoutent que l’EFC soit détournée par des
    entreprises cherchant uniquement le profit.
  • Rigidité des offres : L’impossibilité de changer de prestataire ou de modifier un contrat est un frein
    majeur.
  • Méfiance envers les garanties, 50 % des consommateurs insistent sur la nécessité d’une clarté totale dans les contrats. La complexité des contrats peut nuire à la transparence et à la confiance. (Résultat de l’étude quanti)

Impact sur les inégalités sociales :

  • Les ménages les plus modestes risquent de voir leur pouvoir d’achat réduit si l’EFC alourdit les
    mensualités ou si les offres ne sont pas accessibles à tous.
  • Les ménages modestes craignent une dépendance accrue aux grandes entreprises et un
    désavantage économique par rapport à la propriété.
    Justice sociale et durabilité :
  • L’EFC doit inclure des mécanismes pour protéger les ménages vulnérables, par exemple par des
    tarifs progressifs ou des subventions pour les équipements durables.
  • La réussite de l’EFC repose sur une logique collective, où les acteurs économiques, les pouvoirs
    publics, et les consommateurs partagent les responsabilités et les bénéfices.
  • La garantie des tarifs équitables.
    Opportunités pour le marché :
  • Reconditionnement et flexibilité : 68 % des répondants valorisent la possibilité de mettre à jour leurs
    équipements en fonction de leurs besoins évolutifs. En favorisant l’usage, ce modèle réduit les
    gaspillages liés à la surconsommation. Ces ménages acceptent les équipements reconditionnés,
    surtout les moins de 60 ans (70%), perçus comme une solution écologique et économique efficace.
    Externalité positive :
    Intensification des rénovations dans le parc résidentiel, incluant les solutions de remplacement
    anticipé des équipements thermiques vétustes ou techniquement obsolètes, ou encore l’installation
    préventive d’équipements de confort et sécurité dans les logements facilitant la vie au domicile des
    personnes vieillissantes et des personnes à mobilité réduite (PMR)
  1. Vers un habitat intelligent et durable
    Les équipements liés au confort thermique et à l’accessibilité séduisent davantage les ménages que ladomotique, encore perçue comme un gadget coûteux. L’EFC offre une solution pour démocratiser cesinnovations tout en favorisant leur entretien et leur durabilité. Cependant, des garanties sur leur
    performance et leur impact écologique restent cruciales.

Intérêt des équipements utilitaires et réserves face à la domotique :

  • Les équipements liés au confort thermique et à l’accessibilité (pompes à chaleur, monte-escaliers)
    sont largement plébiscités car ils répondent à des besoins pratiques sans l’investissement lourd de
    l’achat. Les équipements connectés suscitent davantage de méfiance, notamment en raison de leur
    obsolescence rapide.

Potentiel d’innovation durable :

  • L’EFC peut encourager les fabricants à concevoir des produits réparables et durables, en opposition
    à la logique de consommation jetable.
  • Les équipements reconditionnés sont bien accueillis par 68 % des répondants, renforçant la logique
    d’économie circulaire.
    L’économie de la fonctionnalité et de la coopération, s’inscrivant dans un principe éthique et
    écologique, peut constituer, dans le secteur résidentiel, un puissant facteur de croissance du marchéde la rénovation tout autant qu’un catalyseur approprié de l’amélioration du confort dans l’habitat,bénéfique aux habitants.

À propos du Club de l’Amélioration de l’Habitat
Le CAH, fondé en 1992, regroupe les principaux acteurs publics et privés de la filière entretien-rénovation duparc résidentiel français. Grâce à ses études, enquêtes et groupes de réflexion, le CAH agit pour mesurer,comprendre et dynamiser le marché de l’amélioration de l’habitat afin de pouvoir mieux en appréhender lestendances d’évolution et discerner les mécanismes de motivation conduisant à la réalisation de travaux au profitde la qualité de vie des habitants et de la performance environnementale du bâti résidentiel.

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